dimanche 5 février 2023

Kratie

Arrivée au Cambodge : à la découverte des dauphins de Kratie


5 février

Aujourd'hui, nous quittons le Laos pour le Cambodge.

On doit arriver à Kratie car on a envie de voir les dauphins d'Irrawady qu'on n'a pas pu voir auparavant.

On a réservé le trajet avec une autre agence que celle d'hier (Wonderful tour nous avait un peu échaudés) et ça s'est très bien passé. 

On quitte d'abord l'île de Don Det en bateau (et on débarque les pieds au sec), ensuite le gars nous conduit à la station de mini-vans où il nous donne des billets. On arrive ensuite à la frontière (qu'on craignait pas mal car comme je l'avais dit, elle est très corrompue).





Bon, côté Laos, on paie les 2 dollars demandés (ceux-là, on ne savait pas trop si c'était normal ou pas...) pour quitter le pays. On va ensuite à pieds à la frontière cambodgienne. Déjà, on se fait arrêter par 2 douaniers qui nous demandent nos passeports à l'arrivée et commencent à se prendre en photo (on comprend qu'ils sont en train de faire leur pub...). Ensuite, ça se complique : comme on a un e-visa, on va d'abord voir un gars qui nous demande de compléter un papier, et ensuite il nous demande 2 dollars par personne. Sachant qu'un français avant nous n'avait pas payé, on lui répond que ce n'est pas normal et qu'on ne voit pas pourquoi on paierait. Il répond qu'en gros, c'est comme ça, et pour les frais de dossier. Bon, à force de dire qu'on ne paiera pas, il nous laisse passer (surtout qu'il nous a bien fait comprendre qu'on devrait encore repayer à l'autre bureau). On arrive alors au deuxième "bureau" (en passant d'ailleurs devant tous ceux qui faisaient leur visa à l'arrivée et qui ont dû payer le backchich de 3 dollars par personne car ils le font maintenant payer directement avec le visa). Au deuxième bureau, rebelote, ils nous redemandent 2 dollars par personne (sachant que le même type, juste avant, avait refusé de payer et était déjà parti), donc on tente en expliquant qu'on n'a pas de dollars, qu'il ne nous reste que 2000 kips (soit 10 centimes d'euros) et on lui montre notre billet. Il ne veut pas et veut des dollars. Là, Eric commence à s'agacer, à hausser le ton, et dire que ce n'est pas normal (encore une fois), que la personne d'avant n'a pas payé, et que nous ne paierons pas non plus. Bon, pour dire la vérité, on était prêts à sortir les billets en dollars si vraiment ils nous obligeaient. Et finalement, contre toute attente, ils nous rendent nos passeports tamponnés tout de suite. On peut le dire, on était fiers de nous !




Nous voilà donc au Cambodge. On attend tranquillement notre bus et les autres gens dans un petit restaurant et à 12h30, nous voilà partis pour Kratie. Une petite pause sur la route pour manger (où là, on aide un couple de français rencontrés quelques jours auparavant et qui avaient été débarqués de leur bus sans savoir comment ils repartaient). Ils finiront dans le nôtre ;)

On arrive à Kratie à 16h30, on a le sentiment que les cambodgiens sont très très accueillants et gentils... A confirmer, mais la première impression est vraiment très bonne. En arrivant, on s'installe à l'hôtel, on va directement réserver notre sortie dauphins de demain (en kayak finalement), on achète une carte SIM, on mange, on réserve notre bus pour Siem Reap pour après-demain (au passage, on nous propose de faire un tour demain après-midi dans un village voisin et goûter la canne à sucre, alors on accepte), et nous voilà posés à l'hôtel. En plus, je suis trop contente car sur le trajet pour aller à Siem Reap, j'avais peur qu'on passe par la ville de Skun  et on n'y passe pas. En effet, ce village est très connu pour son marché aux insectes, et notamment aux mygales. Les gens les mangent grillées, et le problème (pour moi), c'est qu'il y en a aussi plein de vivantes dans des seaux (car les gens les choisissent comme chez nous quand on choisit un homard par exemple). Les enfants là-bas s'amusent à mettre les mygales sur les touristes (et parfois sans prévenir). Bref, même si je suis beaucoup mieux par rapport aux araignées, faut quand même pas abuser !! Donc en résumé, me voilà rassurée (et Maël aussi d'ailleurs).






Demain, départ à 7H30, ça va être chouette !


6 février :

Super journée aujourd'hui !
Comme convenu, un tuk-tuk vient nous chercher à 7h30 et nous voilà partis à 27 km de Kratie où nous sommes reçus par Lucky, un cambdogien, pêcheur de son métier initial, et qui sera notre guide en kayak.
On met la crème solaire, on enfile un gilet de sauvetage, on écoute les consignes et nous voilà dans nos kayaks, en compagnie d'un couple anglo-malais. Au programme : 12 km de descente sur le Mékong.




Au départ, Lucky va assez vite  : je me dis d'ailleurs qu'on ne va jamais tenir le rythme, mais finalement, le début est moins sympa, on comprend donc pourquoi on passe rapidement cette partie. En effet, on doit aller de l'autre côté du Mékong, et le fleuve est large !!
On arrive ensuite au milieu d'îles, c'est joli, et on fait un arrêt baignade et pause snack (bananes et sticky rice). D'ailleurs, les 2 mangés ensemble, c'est plutôt bon !






Lucky nous explique alors tout un tas de choses sur les dauphins : ils sont en voie critique de disparition (comme on l'avait su au Laos) pour plusieurs raisons : tout d'abord, ils se reproduisent peu (un bébé par femelle tous les 3 ans). Auparavant, ils étaient beaucoup plus nombreux mais ont été tués à l'époque des Khmers rouges pour les manger et vendre leur peau. A l'heure actuelle, ils ne sont plus tués volontairement, mais la pollution des eaux (plastiques notamment) fait qu'ils en avalent et cela les tue. Enfin, il y a certains pêcheurs qui utilisent des filets beaucoup trop gros (alors qu'ils n'ont pas le droit), et les dauphins s'étranglent dedans. S'ils sont pris au piège, ils meurent en 10 minutes... Conclusion : ils sont de plus en plus rares...

Avant de repartir, Lucky nous explique qu'il faudra, pour la suite, vraiment bien le suivre, car on va traverser des mangroves où le courant est assez fort et parfois, des kayaks se retournent. Alors on est bien disciplinés, on écoute, et ça passe tout seul (avec quelques petites sensations par moments). D'ailleurs, les gars ont adoré cette partie.














Une fois passée la mangrove, il reste 2 km. Lucky nous avait expliqué qu'on pourrait voir les dauphins soit à cet endroit, soit quasiment à l'arrivée. Bon, ils n'étaient pas au premier endroit, on continue donc notre traversée, quand tout à coup, on les voit ! On s'approche sans bruit (car ils n'aiment pas le bruit des hommes) et on a droit à un festival : ils sont en groupes, ou par 2, ou isolés, autour de nous. On en a vu vraiment beaucoup, et bien. A priori, on était chanceux, en général, on les voit de plus loin, et pas comme ça. Trop bien !




On repart donc avec des étoiles dans les yeux. Le tuk-tuk nous ramène à Kratie où après manger, les gars font leur travail scolaire.


Mais la journée n'est pas terminée : à 16 heures, un deuxième tuk-tuk vient nous chercher pour visiter la campagne environnante, et notamment aller dans son village.
On fait un premier arrêt dans une fabrique de nouilles de riz qui approvisionne beaucoup de restos de la ville. Bon, c'est vraiment artisanal : à partir de la farine de riz, ils préparent une pâte qu'ils cuisent une première fois. Ensuite, ils fabriquent les pâtes (en leur donnant leur forme spaghetti) et les recuisent encore. Après les avoir refroidies, les femmes les trient et les mettent en sac pour les vendre. Elles sont consommables seulement 2 jours...





Ensuite, nous nous arrêtons voir un hommes qui extraie du jus de palme. Il monte en haut du palmier 2 fois par jour où il place des bambous pour recueillir le jus des fruits. Honnêtement, c'est plutôt bon (un petit goût de caramel mélangé au litchee...). 



On a parlé avec la femme du gars qui vendait le jus et c'était rigolo car elle avait mon âge et était déjà grand-mère de 2 petites-filles (on les a d'ailleurs vues passer derrière en scooter juste après). Elle était étonnée que je n'ai pas de filles et que je n'ai pas plus d'enfants, c'était rigolo cette différence de culture. Surtout que quelques temps après, dans le village, d'autres femmes m'ont fait la même remarque. Il fallait absolument que j'aie aussi au moins une fille ! (Par contre, dans ce village, ils étaient gagas de nos gars !! A priori, ils voient très peu souvent d'étrangers, et des enfants encore moins). Les dames voulaient les garder ! 







Dans le village, on a également vu la mamie du chauffeur qui a 92 ans et vit chez elle. Il n'y a en effet pas de maison de retraite et ce sont ses enfants qui s'occupent d'elle. On lui a montré les photos de Mémère Jeanine qui a grosso modo le même âge qu'elle, elle était contente.



Nous repartons ensuite dans la ville. Sur la route du retour, on a rigolé car le tuk-tuk, à un moment, s'est arrêté. Panne d'essence ! Heureusement, il y avait une pompe pas loin, on a juste poussé un peu ;) 





En bref, c'était une journée très agréable, une balade sympa et enrichissante, surtout qu'on n'aurait jamais pu communiquer comme ça avec les gens sans ce chauffeur qui traduisait. Et encore une fois, les enfants (et même des adultes) nous ont fait des bonjours tout au long de la journée. L'impression d'hier semble se confirmer.


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